Thérapeutique digestive
Prendre en charge l'atteinte digestive dans l'amylose cardiaque
Atteintes infiltratives amyloïdes
SE MANIFESTENT PAR :
– Souvent totalement asymptomatique
– Nodule enchâssé dans la paroi et/ou ulcérations pouvant se compliquer de :
– Saignements (rectorragie, méléna, anémie)
– Perforations (douleurs, pneumopéritoine…)
CONDUITE À TENIR :
– Ne pas hésiter à réaliser une endoscopie digestive haute (FOGD) ou une endoscopie basse (rectosigmoïdoscopie ou coloscopie) pour évaluer l’atteinte (à visée diagnostique =topographie et étendue des lésions) et éliminer un diagnostic différentiel (maladie ulcéreuse gastroduodénale, pathologies néoplasiques surajoutées).
– Protection digestive par les IPP en cas d’atteinte gastroduodénale
– Étudier Balance risque/bénéfice de l’anticoagulation curative
– Importance du Facteur X – albuminurie
COMPLICATIONS POSSIBLES :
– Risque d’hypoalbuminémie sévère (formes exsudatives) en absence de syndrome néphrotique
– Risque hémorragique (déglobulisation aiguë avec hémorragie extériorisée ou déglobulisation subaiguë avec anémie réfractaire)
– Possibilité d’hémostase endoscopique en cas de saignement aiguë et de lésions limitées.
– Risque de syndrome sup-occlusif en cas d’atteinte importante (exceptionnel).
L’amylose peut avoir des conséquences sur le fonctionnement du tube digestif soit par Infiltration de la paroi du tube digestif soit par atteinte du système nerveux (central, périphérique et/ou entérique) communément intitulée dysautonomie.
Bien comprendre le mécanisme permet de choisir la bonne conduite à tenir pour soulager les patients.
Atteintes digestives hautes de cause neurologique
SE MANIFESTENT PAR :
– Troubles de la motricité oesophagienne (dysphagie, régurgitations, pyrosis)
– Troubles de la vidange gastrique ou gastroparésie (pesanteur épigastrique, satiété précoce, nausées, vomissements, douleurs épigastriques)
– Troubles de la motricité duodénale (sémiologie similaire aux troubles de la vidange gastrique, rare)
Ces atteintes sont importantes à dépister car elles sont fréquemment responsables d’une réduction de l’appétit, une réduction des ingesta et par voie de conséquence une dénutrition. Elles sont à différencier des troubles de la déglutition intéressant plutôt la sphère ORL bien qu’il est possible de voir une association concomitante des deux atteintes.
CONDUITE À TENIR :
– Explorations endoscopiques pour éliminer une pathologie ulcéreuse ou néoplasiques
– Evaluer la dénutrition (cf. encart).
Bain de bouche de bicarbonate de sodium (matin – midi et soir) car sécheresses buccales, changement de gout, mycoses)
Conseils diététiques (+++): fractionnement des repas et collations, compléments nutritionnels oraux, parfois réduction des repas trop riches en lipides
Erythromycine 125 à 250 mg (sachets enfants) 3 fois / jour (avant les repas) ; Si échec : Motilium 10 mg 3 fois / jour – monter jusqu’à 20 mg 3 fois / jour possibilité de combiner les 2 traitements mais faire attention au QT (avant les repas)
Traitement anti-émétique si nausée ou vomissement
Metoclopramide (PRIMPERAN®) 10 mg, dompéridone (MOTILIUM®) 10 mg ou metopimazine (VOGALENE®) 15 mg, 3 prises par jour (PO, IV ou rectal) [Attention au risque d’allongement du QT, notamment en association à l’érythromycine]
Ondansetron (ZOPHREN) et aprepitant (EMEND) surtout si chimiothérapie associée OU Zyprexa à 5mg / jour (arrêt de Primperan) à utiliser en dernière intention en cas de chimiothérapies et vomissements ou post-chimiothérapies.