Les traitements spécifiques de l’amylose
Amylose AL
Le traitement de l’amylose AL repose principalement sur la chimiothérapie qui permet une réduction voire une suppression des globules blancs (cellules plasmocytaires) producteurs de chaînes légères libres (Kappa ou Lambda) responsables de la formation des dépôts amyloïdes.
Plusieurs composés sont utilisés comme la dexaméthasone, le bortezomib, la cyclophosphamide. Les doses doivent être adaptées à chaque cas et au degré de l’atteinte cardiaque et rénale. Ces composés sont administrés par voie orale ou par injection sous-cutanée. Le déroulement du traitement se fait en cycle de 4 semaines à raison d’une administration par semaine. Chaque cycle dure donc 1 mois. La chimiothérapie dure de 6 à 9 mois. L’efficacité du traitement est suivie sur l’amélioration des symptômes cliniques, et sur la normalisation de la chaine légère libre anormale (Kappa et lambda) et la normalisation des marqueurs cardiaques (BNP, NTproBNP et troponine).
Depuis peu de nouveaux traitements sont utilisés à base d’anticorps. Le Daratumumab est un anticorps monoclonal dirigé contre les globules blancs producteurs de chaines légères libres. Il permet de réactiver le système immunitaire. Ce traitement prend actuellement une place croissante dans le traitement des amyloses cardiaques.
Amylose à Transthyrétine sauvage dite Amylose Sénile
Le traitement spécifique de l’amylose à transthyrétine sauvage repose sur le tafamidis. Le tafamidis permet de stabiliser le tétramère de transthyrétine et de stopper ou ralentir la progression de la maladie.
Le tafamidis (Vyndaqel) a l’AMM en France depuis mai 2021 à la dose de 61 mg. Le médicament est bien toléré. Les effets secondaires les plus fréquent sont des ballonnements digestifs mais qui se produisent dans seulement 4% des cas. Le médicament dans cette indication ne peut être initié que par un cardiologue spécialisé dans l’amylose. La délivrance se fait en officine de ville.
Plusieurs autres traitements sont en cours d’essais. Il s’agit du Patisiran (essai APPOLO-B), du Vutrisiran (essai HELIOS-B), et de l’Inotersen (CARDIO-TTRANSFORM). Dans l’immédiat, il n’y a pas d’indication et d’autorisation à prescrire ces traitements dans l’amylose cardiaque à transthyrétine sénile.
La transplantation hépatique n’est pas un traitement de l’amylose à transthyrétine sénile puisque le foie produit une transthyrétine normale.