L’Amylose

Les réponses à vos questions les plus fréquentes

Quelle est la différence entre insuffisance cardiaque et amylose cardiaque ?
L’insuffisance cardiaque est un syndrome qui regroupe beaucoup de maladies dont l’amylose cardiaque. On est insuffisant cardiaque quand le coeur n’arrive pas à assurer sa fonction de pomper le sang vers les organes à l’effort ou au repos.
Les symptômes de l’insuffisance cardiaque sont donc non spécifiques et se voient dans toutes ces maladies regroupées dans ce mot.
Le traitement de l’insuffisance cardiaque est basé sur des recommandations européennes de l’insuffisance cardiaque. Elles sont donc valables pour la majorité des patients atteints de ces maladies et aident les cardiologues à optimiser leur prise en charge. Grâce à ces recommandations la prise de charge de l’insuffisance cardiaque a nettement progressé et s’est uniformisé dans toute l’Europe.
Malheureusement, l’amylose est un cas particulier et il est difficile de transposer ces recommandations à la prise en charge particulière des amyloses.
Résumé en “image”: En cas de panne de votre « voiture », mieux vaudra en identifier la marque et le modèle (maladie sous-jacente) pour proposer le meilleur traitement et changer les pièces en fonction de leur fabriquant et leur référence spécifique. C’est le cas de l’amylose qui est une « marque et un modèle » particulier d’insuffisance cardiaque (voiture).
Quelle sont les conséquences de l’atteinte amyloïde pour mon coeur ?
L’infiltration amyloïde peut doubler ou tripler l’épaisseur du cœur. En fonction du type d’amylose toutes les parois du cœur peuvent être touchées.
Le coeur est un organisme complexe qui, pour marcher, à besoin de se contracter (les cardiomyocytes) d’être synchronisé dans ces actions et de recevoir de l’énergie. Il faut aussi que le sang circule dans le bon sens et que les valves cardiaques fonctionnent correctement (souplesse et continence) pour aider à l’écoulement du sang sans le freiner et éviter que le sang ne reparte en arrière. 
Les dépôts d’amyloses entourent les cellules cardiaques et les isolent bloquant ainsi leur fonctionnement. Le coeur est atteint dans sa fonction principale qui est d’amener le sang aux organes. Un des symptômes le plus fréquents est donc l’essoufflement à l’effort ; initialement à l’effort puis au repos. Les signes les plus classiques sont la difficulté à monter des marches où à suivre, en marchant, des amis/familles dans la rue alors que cela ne posait pas de problèmes ultérieurement. 
Le coeur malade va entraîner une réaction paradoxale de l’organisme sous perfusé qui va, dans l’idée d’augmenter sa perfusion, retenir l’eau et le sel (rétention hydro-soudée). Cette rétention hydro-soudée peut être très importante et atteindre plusieurs kilos avec l’apparition d’oedèmes qui prédominent au niveau des jambes (oedème blanc, mou et indolore) et du ventre (ascite). Les patients avec des oedèmes ont du mal à fermer leur chaussure. L’amylose peut également toucher les cellules électriques du coeur. Les conséquences sont la survenue de pauses qui peuvent aller jusqu’à l’arrêt du coeur, un emballement du coeur,  la non accélération de la fréquence cardiaque à l’effort et la diminution progressive de la fréquence cardiaque au repos (aussi appelée insuffisance chronotrope). L’amylose peut également abîmer les valves cardiaques et entrainer fuite et rétrcissement valvulaire (rétrécissement aortique). L’amylose peut également toucher le péricarde et entrainer un afflux de liquide autour du cou (épanchement péricardique).
Résumé en “image” : L’amylose, c’est comme de la rouille. Elle peut attaquer toutes les pièces de la voiture. Les pièces essentielles : Le moteur (muscle), la batterie (nœud sinusal), les câbles électriques (faisceaux électriques) qui relient la batterie au moteur et également le pot d’échappement (valves) et les tuyaux d’essence (artères coronaires) qui amènent l’énergie au moteur. On comprend bien que si les pistons sont rouillés… mais pour fonctionner le mieux possible l’activité des pistons doit être synchronisée et la vitesse d’action adaptée à l’effort à accomplir. Enfin l’activité électrique de la batterie est essentielle au déclenchement du moteur et bien sur à son accélération si le besoin s’en fait sentir. Les cables ne sont que des cables mais transmettent l’information. Les pièces utiles : le capot (péricarde…etc..). Chaque patient est différent. On peut avoir un bon moteur, des bons câbles mais une batterie défectueuse (infiltrée). Vous comprenez mieux que le diagnostic doit être précis pour aboutir au changement de la bonne pièce !